lunedì 17 gennaio 2011

Ad Algeri tutti zitti

Toujours aucune réaction au départ de Ben Ali

L’inquiétant silence d’Alger

Deux jours après le départ, vendredi 14 janvier, du président Ben Ali du pouvoir en Tunisie, Alger n’avait toujours pas réagi ce dimanche à cet événement. Certains pays arabes, comme le Qatar, l’Arabie saoudite, l’Egypte ou encore la Ligue arabe ont commenté la chute du président  tunisien. Ils ont affiché leur solidarité avec le peuple tunisien et dit suivre de près la situation, sans se féliciter ou condamner le départ par la force du président Ben Ali. Plus surprenant, le leader libyen Mouammar Kadhafi a réagi samedi pour dire qu’il regrettait le départ du président tunisien. Il a également estimé que Ben Ali était « toujours le président légal de la Tunisie ».

Le silence d’Alger pourrait durer encore quelques jours, voire quelques semaines. Les Algériens semblent avoir fait le choix d’attendre de connaître l’évolution de la situation et surtout des rapports de force à Tunis pour se prononcer. Car pour l’heure, la situation est loin d’être clarifiée. Le départ de Ben Ali a certes mis fin à 23 ans de règne sans partage du clan Ben Ali et de celui sa femme. Mais toutes les options restent ouvertes en Tunisie, y compris celle d’une confiscation de la démocratie par d’autres clans. Car si la rue a bien mené la révolte, elle n’a plus le contrôle des choses. C’est l’armée et des personnalités rescapées de l’ancien régime qui mènent la danse. Pour l’heure, leurs intentions sont loin d’être claires.

Dans ce contexte, le silence algérien et la position de Kadhafi constituent des éléments supplémentaires d’inquiétude. L’opposition tunisienne a toutes les raisons de redouter une probable alliance objective entre Alger et Tripoli pour faire échouer une transition démocratique à Tunis. En effet, l’Algérie comme la Libye, les deux puissants voisins de la Tunisie, ont beaucoup de raisons de voir d’un mauvais œil la démocratie s’installer chez leur voisin. Une telle issue pourrait en effet donner des idées à leurs peuples et constituerait une menace sérieuse pour les régimes en place.

Le maintien de la Tunisie loin de la démocratie ne déplairait pas non plus aux deux grands pays arabes que sont l’Egypte et l’Arabie saoudite. Cette dernière a accueilli le président Ben Ali sur son sol. Et dimanche, elle a dépêché à Alger le prince Mohamed Ben Nayef Ben Abdelaziz Al Saoud, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, chargé de la sécurité interne et de la lutte antiterroriste. La Tunisie a sans doute figuré au menu des discussions avec le président Bouteflika.

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